http://guy-pegere-expression-geologique-et-mineralogique-auvergne.blog4ever.com/

La Roche Tuilière et La Roche Sanadoire séparée par la vallée glaciaire 63.

Guy PEGERE

Membre de la Société Géologique de France

Je vis une existence pleine de passions porteuses de projets

Je souhaite vous la faire partager quelques instants

La Géologie : une mécanique terrestre

La Minéralogie : un ordre cristallin

Mon tout… : la région Auvergne

Ma révélation aux sciences de la Terre commença suite à un long séjour en territoire Saharien en 1962. Alors que les nuits m’offraient de magnifiques cieux étoilés, j’aurais pu me positionner en guetteur d’étoiles… et bien non, le destin en décida autrement. Il se trouve que sous un soleil brûlant j’ai eu le bonheur de trébucher sur une curieuse pierre. Des hommes vêtus de bleu peu bavards, appelés Touaregs, m’en révélèrent le nom poétique : Rose des Sables. Cette roche, dont la disposition rappelle les pétales d'une rose et à la couleur proche du jaune moutarde, est nommée gypse par les minéralogistes. Je la garde précieusement, depuis mon séjour dans cet enfer terrestre à la palette aquarellée d‘ocre. Ma passion naquit dans ce désert, et le chameau, seul compagnon de l’homme au milieu de cette dominante sableuse, m’inspira une leçon de vie : il marche et bosse, remarche et rebosse, d’Oasis en Oasis, sans jamais se plaindre …

La subtilité cristalline de ce minéral ne pouvait que me conduire à chercher, à comprendre, la formation de la Terre dans ses diversités, et plus particulièrement les mécanismes à l’œuvre en Auvergne. Cette région, j’y suis né, j’y reste !

Ma démarche de formation géologique et minéralogique fut un processus indispensable d’acquisition du capital scientifique nécessaire à l’exercice de ma passion. Ce qui m’a permis d’intégrer la prestigieuse Société Géologique de France dont je suis membre depuis de nombreuses années, ainsi que divers Sociétés Savantes (Confédération Française des Acteurs en Sciences de la Terre – Association Française de Microminéralogie - Groupe géologique de la Haute-Loire depuis sa création en 1971…).

Ainsi, *Jean-Jacques Périchaud fût mon maître formateur à mes débuts, et cela malgré ses prenantes obligations professionnelles : cet ingénieur-géologue spécialiste de l’antimoine, fût responsable de l’antenne du Bureau de Recherches Géologiques et Minières de Massiac (1964-1974) et auteur d’une magistrale thèse (1971), sur les gisements métalliques du district Brioude-Massiac, outil encore d’actualité. Ses connaissances, ainsi que son amitié sincère et fidèle, m’ont porté tout au long de mon parcours.

J’ai également travaillé avec de nombreux autres collègues, Minéralogistes Archéologues et Universitaires, parmi eux mes amis : *Alphonse Vinatié (1924-2005) Correspondant des antiquités préhistoriques et historiques d’Auvergne, Daniel Barrier (Président fondateur du Groupe Géologique de la Haute-loire), *Christian Baillargeat-Delbos minéralogiste, Vice-Président de l’Association des Amis de la Collection de Minéraux de la Sorbonne à l’Université Pierre & Marie Curie Paris.

Plus récemment, Pierre Lavina m’inspira, et me fit notamment rêver à l’éventualité de profiter d’un merveilleux spectacle d’une ampleur démesurée : le réveil des volcans d’Auvergne ! Les constations faites au bien mystérieux Lac Pavin par cet ami, Docteur en géologie-volcanologie, faisant autorité en Sciences de la Terre, laissent à penser que les probabilités qu’un tel événement se réalise ne relèvent pas de la science-fiction. Mais au-delà du tableau grandiose qu‘il constituerait, espérons que ce cataclysme ne se produise pas sous forme de coulées pyroclastiques (nuées ardentes), qui comme à Pompéi ou au Mont Unzen (Katia et Maurice Krafft, Japon, 1991), ne nous laisseraient pas la moindre chance de survie.

La splendeur des minéraux s’observant le plus souvent à l’échelle de l’infiniment petit, ma passion s’est peu à peu spécialisée vers la micro-minéralogie. Les micro-minéraux ou « micromounts » en américain, sont des échantillons de quelques millimètres que l’on dispose dans de petites boites transparentes (28/28/22 mm). La détermination approfondie de ces éclats de roche à partir de matériel optique spécialisé (loupe binoculaire grossissement 30 X 80) révèle de sublimes définitions cristallographiques, des géométries inégalables, et une profondeur de couleur surréaliste. On touche ainsi à la perfection et à la magnificence du minéral.

Me refusant à me cantonner à des «pierres de vitrines» vendues dans des salons, je prospecte différents déblais miniers, éboulis volcaniques, ainsi que des parois rocheuses mises à nu (carrières, ouverture de voies routières, crues de rivières …), à la recherche de mes précieux minéraux. J’ai pu y découvrir des minéraux inédits en Auvergne. Mais certains échantillons sont aujourd’hui impossibles à trouver. La nature ayant repris ses droits, des déblais miniers ont disparu ou ont fini en matériaux routiers. Les entrées des vieilles galeries de mines sont pour la plupart sécurisées et interdites d’accès, et les rares travaux souterrains ouverts sont devenus au fil du temps très dangereux. Et la mousse gagne de nombreux fronts de taille dans les carrières.

Après observation systématique à la binoculaire de mes «trouvailles», je sélectionne les minéraux à la cristallisation la plus esthétique. Pour autant, je n’exclue pas les minéraux métalliques à l’odeur de soufre, certes moins beaux, mais indispensables à un inventaire régional. Quand cela est nécessaire, je procède à des tests chimiques afin de les identifier, puis je les répertorie sur une base de données par classification thématique. Fasciné par la constellation des naturalistes des Lumières, hommes à la culture novatrice et à l’ouverture d’esprit sociétal, j’ai cherché à réaliser à leur image un «Cabinet de Curiosité», sans pour autant avoir la prétention d’égaler ces puits de connaissance. Je diffuse cet inventaire régional auprès de la communauté minéralogique et mes différentes publications pourront servir de base de travail aux générations futures.

Depuis désormais 50 ans, ma passion pour la géologie de la région Auvergne et mon intégration à la communauté scientifique ont été pour moi source de satisfaction intellectuelle, d’enrichissement social et de développement personnel.

Mon adhésion à différents groupes engage ma démarche de recherche dans le respect de chartes défendant des enjeux d’identité territoriale, culturels et environnementaux.

En tant qu’acteur des Sciences de la Terre, ma volonté est d’offrir mes connaissances sur les richesses du paysage géologique et minéralogique de la région Auvergne. Ainsi, je partage depuis plusieurs décennies le fruit de mes recherches, tant avec des amateurs, des intervenants, des autodidactes que des Universitaires. Mes investigations minéralogiques, géologiques et minières m’ont permis de contribuer à l’agencement de Musées, à la mise en place d’expositions personnelles, de publications, de diaporamas, d’ateliers de géologie et d’explorations d’anciennes mines.

Je vous invite maintenant à découvrir en quelques pages un aperçu de mon travail et une sélection d’images de micro-minéraux, choisies parmi les 3000 échantillons que j’ai inventoriés en mon Auvergne natale.

Mes salutations minéralogiques.

Guy PEGERE

Brioude –Auvergne 2013